Vivre à coté du Père Lachaise : un petit village, en plein Paris

Un cimetière, la nuit, ça fait toujours quelque chose. Même si on ne peut pas rentrer dans le Père Lachaise, on peut au moins marcher le long de ses murs. Juste à coté de la place Gambetta, quartier de plus en plus prisé, on peut trouver un coin de calme et de tranquillité, là où les voisins ne font pas beaucoup de bruit, vu qu’ils sont morts ! Un tout petit tour vers la rue des Rondeaux, qui longe le Père Lachaise, et la rue Ramus nous montre un coin parisien étrange, mélangé, à mi chemin entre le village en banlieue lointaine et Paris : ce sont les effets de la transition qui s’opère dans le 20^ème arrondissement, passant d’un arrondissement populaire à un arrondissement de plus en plus fréquenté par les célibataires venus de province faire la fête à Paris.

Petites maisons à Paris

Chez Pierre Vaudrey, ancien sculpteur

Garages, rue Ramus

Maisons d’un étage

Petites maisons du 20ème arrondissement

Etablissements Goepfer

Pont de Paris : rue Charles Renouvier

Maison parisienne couverte de lierre

Murs du Père Lachaise

Rue des Rondeaux

Quand j’étais gamin, on disait qu’il fallait être fou pour se promener rue des Rondeaux, en pleine nuit. C’est clair, les zombies pouvaient nous attaquer ! Ce n’était par ailleurs pas forcément un quartier bien fréquenté, le 20^ème arrondissement ayant toujours été très « populaire ». Aujourd’hui, force est de constater que tout ceci a bien changé, avec des maisons d’architecte qui viennent prendre la place d’anciennes petites maisons d’un étage. C’est un ancien petit coin de village, collé au cimetière, qui se transforme aujourd’hui, mais qui permet encore de belles promenades, pour peu que l’on sache regarder.

Mais même avec cette transformation en cours, la rue des Rondeaux garde un attrait certain, une fascination qu’on a du mal à retrouver ailleurs, en grande partie à cause de ce long mur, hérissé de piques pour empêcher les visiteurs inopportuns de déranger les locataires des lieux (ou d’empêcher les locataires du cimetière de sortir, va savoir…). Ici, on peut apercevoir l’ancienne demeure du sculpteur Pierre Vaudrey, qui a évidemment beaucoup travaillé pour les monuments, pierres tombales et autres mausolées du Père Lachaise.

La rue des Rondeaux fini en cul de sac, une impasse sans logique, sauf si on sait que juste à coté, c’est le crématorium. Si on suit la rue Charles Renouvier, on s’aperçoit très rapidement que nous sommes en fait… sur un pont ! On enjambe la rue des Pyrénées, située quelques mètres plus bas. On oublie jamais que le 20^ème arrondissement est un défi aux cyclistes à cet endroit là ;)

Nous ne traverserons pas le pont, on va plutôt continuer sur la rue Ramus, et voir les établissements Goepfer, vestiges du 20^ème industrieux, une époque où les ouvriers venaient dans l’Est Parisien pour travailler. C’est dans cette rue qu’on se sent le plus dépaysé, mais en même temps le plus parisien : les gens vivent ici. Il n’y a pas de boutiques, nous sommes dans un quartier résidentiel, très calme, où il existe de nombreuses petites maisons, venues d’une autre époque. Les minuscules rues perpendiculaires aux rues Ramus et Rondeaux valent le détour, rien que pour voir les petits jardins, les portes d’entrées des anciennes demeures, autrefois modestes, que l’on s’arrache aujourd’hui à prix d’or.