Auberge Nicolas Flamel, plus ancienne maison de Paris
Avez-vous eu déjà la curiosité de savoir quelle était la plus ancienne maison de Paris ? La plus ancienne habitation de notre belle Capitale, depuis 600 ans ? Nous l’avons découverte, il s’agit tout simplement de l’Auberge Nicolas Flamel, au 51 rue de Montmorency, dans le troisième arrondissement de Paris, le quartier du Marais. Nicolas Flamel, un nom qui vous dit surement quelque chose, et pour cause ! Il s’agirait, selon la légende, du plus grand alchimiste de tout les temps, celui qui aurait finalement pu atteindre le Grand Œuvre, la transformation du plomb en or. Nous sommes partis voir de quoi il en retournait exactement, en allant dîner à ce qui est aujourd’hui un bon restaurant parisien, plein de charme et d’Histoire.
Photos du Restaurant Nicolas Flamel
Une chose est sûre : il faut le savoir que c’est la plus ancienne maison de Paris. Celui qui se balade par hasard dans ce coin du Marais ne se doutera probablement de rien. Il n’y a pas de grande plaque aguichante, pas de touristes de partout, rien. D’ailleurs, le restaurant est à porte fermée, seule une carte, imposée par la législation, indique que nous sommes ici dans un établissement où l’ont sert de bons plats. Ce n’est pas pour nous déplaire, la clientèle du restaurant sait où est-ce qu’elle vient du coup, et visiblement l’Auberge Nicolas Flamel n’a pas besoin d’appâter les passants pour remplir.
Sur la façade de la maison, on note quelques gravures anciennes, ayant plusieurs significations, toutes libres à l’interprétation, suivant que l’on regarde l’établissement sous la croyance que Nicolas Flamel était un grand alchimiste, ou simplement quelqu’un de très pieux. Pour plus d’informations à ce sujet, je vous conseille la très bonne page « Nicolas Flamel et son hostellerie », où un descriptif des figures présentes sur la façade vous fera voyager dans un monde de mystères. On notera, pour les plus ignorants de la chose alchimique comme je peux l’être, une inscription :
« Nous homes et femes laboureurs demourans ou porche de ceste maison qui fut faite en l’an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire tous les jours une paternostre et un ave maria en priant Dieu que sa grâce face pardon aus povres pescheurs trespasses Amen »
Les pauvres qui venaient à l’Auberge de Nicolas Flamel devaient ainsi dire quelques prières, un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie » pour pouvoir bénéficier du gîte. Aujourd’hui, quelques euros suffiront.
L’Auberge de Nicolas Flamel était une des propriétés de ce dernier, mais il n’y habitait pas (Nicolas Flamel habitait la rue qui porte aujourd’hui son nom). C’était une œuvre de charité, où, en échange d’une prière, les pauvres de la ville étaient hébergés, financés par Nicolas Flamel. L’Auberge a été plusieurs fois restaurée, principalement en 1900, quand la ville de Paris décide de remercier Nicolas Flamel pour son œuvre de bienfaisance. Oui, quelques siècles plus tard. La dernière restauration est récente, datant de 2007, redonnant tout son éclat à la façade de l’édifice, 600 ans après la construction de la maison, qui date ainsi de 1407 ! Mais qui était vraiment ce Nicolas Flamel, de qui on dit qu’il a possédé une fortune colossale, sans doute grâce à sa découverte du grand secret de l’alchimie ?
Nicolas Flamel, l’Alchimiste ?
Nicolas Flamel était un écrivain copiste et libraire, juré de l’Université, né entre 1330 et 1340. C’est un métier porteur à l’époque où l’imprimerie n’existe pas encore en occident, et les moines copistes n’ont plus le monopole des livres. Il s’enrichira également en se mariant avec une femme deux fois veuve, Pernelle. Beaucoup de personnes ont trouvé, de son vivant, que Nicolas Flamel, qui n’était pas de la noblesse, était très, voire trop, riche. Ceci a contribué à sa légende : pour qu’il ait autant d’argent, il fallait qu’il ait trouvé le secret de la pierre philosophale, la transmutation du plomb en or ! Nicolas Flamel avait bien financé la restauration de bon nombre d’hôpitaux, d’églises et de chapelles parisiennes, dont la plus connue était l’ancienne Église Saint-Jacques-de-la-Boucherie. Il ne reste aujourd’hui de cette église que la Tour Saint-Jacques (tour construite après la mort de Nicolas Flamel).
Nicolas Flamel, de son vivant, n’était pas connu. Il a, comme beaucoup de personnes riches de son époque, utilisé ses biens matériels en faveur du bien spirituel collectif, son enrichissement n’étant pas le fruit de sa cupidité, mais de son envie d’aider ses contemporains les plus démunis. C’est dans ce contexte que sera bâtie son Auberge, l’actuelle Auberge Nicolas Flamel, dix ans après la mort de son épouse Pernelle, décédée en 1397. Ce n’est qu’après sa mort que la légende se fera, dans le besoin que l’Alchimie avait de se trouver un héros. Nicolas Flamel, lui, ne s’était jamais déclaré comme étant un alchimiste, malgré le prestige de ceux-ci.
On ne saura probablement jamais la vérité à ce sujet, la fortune de Nicolas Flamel demeurant tout de même curieuse pour quelqu’un qui n’était pas issu de la noblesse. Mais il est sûr que sa richesse a également été exagérée a posteriori, Nicolas Flamel ne roulant pas littéralement sur l’or. En revanche, il vécu jusqu’à un âge vénérable pour l’époque, environ 80 ans ! L’une des quêtes de l’Alchimie étant la jeunesse éternelle et l’immortalité, cet âge vénérable a également du contribuer à sa légende. De plus, n’oublions pas qu’il était libraire : il avait du avoir accès à bon nombre de livres extraordinaires, dont le fameux « Livre d’Abraham le Juif ». C’est ce livre légendaire qui aurait permis à Flamel de découvrir le secret de la pierre philosophale, après toutefois un voyage en Espagne pour pouvoir traduire une partie des hiéroglyphes du livre.
Le restaurant Auberge de Nicolas Flamel
La maison, auparavant dite de « au grand pignon », héberge aujourd’hui un restaurant. C’est un restaurant discret, calme, loin de l’agitation touristique, où l’on mange français. On ne vient pas ici pour voir une déco design moderne, une belle vue sur la ville ou des stars, non. Ici, c’est avant tout les amoureux des vieilles légendes, des vieilles pierres et du bien manger. Beaucoup de couples amoureux viennent ici, mais également des connaisseurs étrangers, appréciateurs d’un bon plat français.
Le Chef est pourtant d’origine Libanais, Alan Geaam. Il a apporté à la Cuisine ses influences méditerranéennes, pour le plus grand bonheur de nos papilles gustatives. Après avoir travaillé à Milan et Prague, il se fixe à Paris, où il a travaillé au Zango, au Square et au Mauzac. Aujourd’hui, il nous présente sa cuisine à l’Auberge Nicolas Flamel, où il continue la carte héritée de ses prédécesseurs, tout en y ajoutant sa pierre.
Plusieurs menus sont disponibles, et on peut toujours prendre à la carte, au restaurant de l’Auberge Nicolas Flamel. J’ai choisi de me faire plaisir, et de prendre un menu « Prestige », pour 46 euros (entrée, plat, dessert). Ce n’est clairement pas excessif pour un repas en soirée dans un restaurant comme celui-ci, qui a une Histoire, même si je trouve qu’ils ne mettent pas assez l’accent dessus.
En entrée, j’ai pris un « Tatin de royal gala et foie gras de canard poêlé aux quatre épices, réduction de Porto rouge ». Rien que le nom, ça fait saliver, et effectivement, c’était divin. Le foie gras de canard poêlé, pour moi, c’est tout bon, j’adore. En plat, j’ai pris la spécialité de la maison : « Gigot d’agneau mijoté sept heures, cocotte de légumes de saison, pousse de fenouil ». Et, comme dire… le gigot d’agneau est une expérience transcendantale, mystique et inoubliable. Oui, j’en rajoute un peu, mais c’était vraiment très bon. Les légumes, simplement bouillis, peuvent être oubliés rapidement, on est là pour la viande. En dessert, je me suis laissé tenter par la farandole de desserts, somme toute assez classique. Il parait que le lingot d’or (petit clin d’œil à l’ancien propriétaire des lieux) est excellent, ce que mon frère, qui en avait pris, n’a pas pu me confirmer : il n’est pas fan de chocolat, mais avait tout de même insisté à prendre le dessert « de la maison ».
Les prix de ce restaurant sont vraiment raisonnables, de 31 euros pour le menu gourmand à 69 euros pour le menu « dégustation et route des vins», avec un service impeccable et agréable, jamais envahissant. Je recommande vivement ce restaurant, où il vaudra mieux réserver avant de venir.
Auberge Nicolas Flamel, ouverte du lundi au samedi, de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30
Le dimanche uniquement sur réservation
51, rue de Montmorency, 75003 Paris
Tél. 01 42 71 77 78 – Fax 01 42 77 12 78
auberge.flamel@yahoo.fr
métro : Rambuteau ou Arts et Métiers
tout cela parait fort bon !
D’abord j’ai vu les photos, et je me suis dit « ou la ça doti douiller ce resto »…
Et puis tu as annoncé les prix, et j’ai dit « MMMM j’ai bien envie d’y aller moi dans ce resto » :-)
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Juste pour passer et dire : Nicolas Flamel est cité dans Harry Potter , par apport à la pierre philosophal et à son pouvoir d’immortalité …ect-ce par hasard ?
J.K Rowling ne serait pas venu dans votre restaurant ?
P.S : Magnifique restaurant (J’irai si je n’habitai pas en Suisse.)
Bonne continuation !
bonjour,
vu le décor et la présentation des plats (on ne peut pas malheureusement gouter sur les photos, mais ça ma l’air fort bon )
je trouve que 46 € pour le menu prestige est tout à fait justifié