Franprix, supermarché parisien, supérettes de quartier
La vie à Paris, pour tous nos amis n’habitant pas dans la capitale, c’est les sorties, les bars, les concerts, les rencontres, les monuments, l’agitation, le stress et plus encore. Mais la vie à Paris, c’est aussi, et surtout, les petites choses du quotidien, comme manger, boire, dormir et… faire les courses. C’est à ce moment là que l’on rencontre le supermarché de quartier, il y en a partout, à chaque coin de rue : Franprix occupe l’espace à Paris comme aucune autre enseigne.
Ok je sais, il y a d’autres Franprix en France, j’en ai déjà vu ailleurs. Mais cette sortie de la chaîne de magasins de ses frontières historiques est récente, et cantonnée aux grandes villes: le premier supermarché en dehors de Paris est lyonnais, ouvert en 2004. Franprix a quand même été fondé en 1958! J’ai toujours connu cette enseigne à Paris, et je ne sais pas comment ils se sont débrouillés, mais c’est presque à chaque fois le magasin le plus proche de chez moi. C’est le magasin de proximité par excellence! Rien qu’à coté d’où je travaille dans le 12ème arrondissement, il y en a 3, tous assez proches pour y aller en 5 minutes à pied.
C’est donc le lieu où le parisien de base fait ses courses. Il y a quelques autres enseignes bien sûr, comme Casino, ED, Lidl ou Monoprix, mais Franprix a un historique hors du commun à Paris. Son fondateur, Jean Baud, avait vu juste en 1958 en lançant son concept de magasins de proximité, faisant en général moins de 500m². C’est une taille qui est idéale à Paris, pour les petites courses rapides. Il faut comprendre que le parisien est pressé, et n’aime pas perdre du temps. Faire les courses, c’est une corvée! Il faut donc être très proche du parisien, si possible en étant en bas de chez lui, pour qu’il ne perde pas de temps à venir au supermarché. Il faut ensuite lui donner tous les produits du quotidien le plus rapidement possible. Une petite surface permet de moins marcher pour aller chercher ses produits.
La réflexion a été de se dire qu’il vaut mieux 10 magasins de 500m² proches des clients, plutôt qu’un seul magasin de 5000m², mais un peu plus loin de ses clients. Les hypermarchés sont d’ailleurs tous en banlieue, comme le Auchan de Bagnolet. Le revers de la médaille, c’est le moindre choix que l’on peut avoir dans un Franprix, et surtout, le prix plus élevé. Impossible de faire des économies d’échelle sur la grande distribution, impossible d’avoir un loyer ou le prix au m² abordable, nous sommes à Paris, capitale des excès immobiliers! Franprix ne vise donc pas à concurrencer Leclerc sur les prix, ce n’est pas le rôle de ces supérettes / supermarchés.
J’adore ne pas avoir à prendre le métro avec mon caddie pour faire les courses! Le parisien n’a de toute façon pas trop envie de prendre la voiture pour faire des courses, au vu de la circulation, du stationnement et des contraventions. Franprix a malgré tout un choix assez honnête de produits, mais sont évidemment obligés de faire des choix, les rayons n’étant pas extensibles. Certains produits dont je raffole, comme la crème au café, ne sont pas présents, m’obligeant à aller à l’hypermarché, et donc descendre dans le métro avec mon chariot… mais pas de problème pour trouver le papier toilette, les céréales, le lait, des produits fraits, des piles, des ampoules ou des biscuits! Tous les produits basiques sont là, y compris les surgelés, les jus de fruit et le sourire de la caissière. Je déconne pour le sourire de la caissière, elle en a juste un peu ras-le-bol en fin de journée du dernier client chiant qui a oublié sa carte de crédit.
Franprix, c’est aussi Leader Price. Cette marque de discount est une pionnière en France, Jean Baud a été sur ce coup là un visionnaire. C’est une marque blanche de bonne qualité apparue en 1990, avec des prix attractifs, même pour un Franprix, présente dans à peu près tous les produits de supermarché, et est l’une des raisons, en plus de la proximité, du succès jamais démenti de Franprix.
Dans notre culture du tout vouloir tout de suite, de plus en plus marquée, le succès de Franprix est au rendez-vous, avec quasiment 1000 magasins dans les grandes villes de France. Mais quelques ombres planent sur ce tableau idyllique, une guerre financière et juridique sans merci a lieu entre la famille Baud et le Groupe Casino, propriétaire majoritaire de Franprix. Le patron de Casino, propriétaire à 95% de Franprix accuse Jean Baud et sa famille de crime d’abus de bien sociaux, ce que Jean Baud nie farouchement. Le Groupe Casino éjecte ainsi le fondateur de Franprix de la direction de ses magasins en 2007 brutalement. Le scénario serait digne d’un film: les Baud sont accusés par exemple d’avoir défoncé avec un 4×4 les bureaux scellés du siège sociale (Chennevières-sur-Marne) pour y soutirer des documents compromettants.
Curieusement, en 2007, Casino et son patron Jean-Charles Naouri entame un programme de « redynamisation » de Franprix. Ce sont des synergies de groupe avec les autres marques Casino, un développement de la publicité, une diversification des produits, et un investissement sur Internet, avec l’enseigne en ligne hard discount Coursengo et la livraison à domicile. On peut également voir une rénovation des devantures des magasins, qui est assez agréable et esthétique d’ailleurs. Pour ma part, un vieux bonhomme comme Jean Baud, après 60 ans de carrière, accusé d’abus de biens sociaux par le nouveau patron qui souhaite « renouveler » la marque, ça ressemble à l’élimination d’un gêneur en bonne et due forme. Mais bon, ça, c’est juste une opinion qui ne correspond pas forcément à la réalité. Toutes ces affaires ne m’empêcheront pas d’aller acheter mes yaourts à la supérette d’en bas de chez moi!
Très bon sujet, c’est bien vrai que le Franprix rythme la vie du parisien ! J’aime surtout ce sentiment qu’on a quand après avoir cherché et pas trouvé, on se dit qu’il n’y a pas et en fait, en demandant au vigile où à un agent en rayon, il dégotte de dessous les fagot LE produit recherché, voir même du choix ! En fait, il y a souvent bien plus de chose qu’on ne le crois chez Franprix, c’est un peu la caverne d’ali baba où les pièces d’or sont remplacé par des Yahourts !
Quel degré de détail ! Bravo ! Si les prix sont élevés dans les Franprix, outre les coûts liés aux loyers et aux difficultés de livraison, n’oublions pas non plus la suprématie du groupe Casino, n’ayant presque aucune concurrence dans Paris : Monoprix, Franprix, Leader Price, Naturalia… il y en a partout et ils appartiennent tous à Casino !