Piscine flottante Joséphine Baker
Nager à Paris, c’est l’enfer. La Capitale est bien trop peuplée de nageurs en tous genres, sans avoir les moyens de satisfaire tout le monde! Mais la Ville lutte, ne se résigne pas, et s’est dotée d’un réseau de piscines municipales qui tentent, petit à petit de combler le déficit en piscines parisiennes. La plus originale des piscines, véritable ovni architectural sur la Seine, c’est la piscine Joséphine Baker: cette piscine flotte sur la Seine. En se promenant le long du Quai François Mauriac, dans un quartier entièrement rénové, celui de la Bibliothèque Nationale de France, on découvre, posée sur la Seine dans le Port de la Gare, cette piscine hors du commun.
Photos de la piscine flottante Joséphine Baker
C’est un réel bonheur que de venir dans ce quartier moderne, au bord de l’eau, où l’on peut manger une bonne pizza au feu de bois dans un restaurant au bord de la Seine. Le paysage ici repose les yeux, sans vis-à-vis, avec un regard qui se porterait presque sur l’horizon, juste barré par la rive droite d’un coté, avec le Ministère des Finances, et de l’autre, la BnF. Décidément, ce quartier a bien changé de ce que j’avais pu connaitre dans les années 80! Pas très loin vous avez Tolbiac et ses étudiants, vous avez la BnF ou Bercy avec Bercy Village, bref, autant dire qu’il y en a du beau monde qui pourrait être tenté de venir faire quelques brasses dans l’eau de cette piscine flottante.
Et c’est bien sûr le cas, la Piscine Joséphine Baker est tout le temps bondée, surtout après les horaires de boulot. C’est également mon cas, j’y vais après le boulot, en arrivant tranquillement en Vélib, il y a des stations pas loin. La piscine, inaugurée en 2006, est toute neuve, les installations sont modernes, rien à redire, c’est, dans ses équipements, tout ce qu’il y a de plus classique. Ce qui fait son charme avant toute chose, c’est sa localisation! Elle succède à l’ancienne Piscine Deligny, une piscine mythique parisienne, où la société branchée venait nager et surtout se pavaner seins nus dans son solarium dans les années 1980. Cette piscine débuta en 1785 avec des bains sur pilotis. En 1801, le maître-nageur Deligny y fonde son école de natiation, sur le Quai Anatole-France dans le 7e arrondissement en face de la Concorde. Elle sera par la suite améliorée et rénovée en 1840. Elle coula en moins d’une heure en 1993, laissant un vide dans le paysage aquatique parisien qu’il fallait combler.
On se souvient tous de ce que Jacques Chirac, alors Maire de Paris disait : « un jour, on pourra nager dans la Seine! ». Tout le monde avait bien rigolé à gorge déployée tant ce souhait semblait farfelu, mais regardez, finalement, il n’a pas eu tort! En nageant dans la Piscine Joséphine Baker, on a une superbe vue sur le fleuve parisien! C’est assez incroyable de nager et de voir un bateau passer. Inaugurée en 2006, elle connu de sérieux problèmes de jeunesse, surtout en 2007, où un incendie puis une erreur humaine manquèrent de la faire couler, comme sa malheureuse aïeule la piscine Deligny. Heureusement, la situation fut rétablie depuis, et cette merveille tout droit sortie des cabinets d’architecture Sequana et de l’intelligence de Robert de Busni est l’un des hauts lieux de la natation parisienne désormais.
Enfin, « haut lieu », ça dépend bien sûr des points de vue. Le bassin est somme toute assez réduit, avec ses petits 25m de long pour 10 de large, avec seulement 4 lignes de nage. Pas de quoi pouvoir faire un entraînement sérieux, pas de quoi endiguer le flots de nageurs qui viennent ici tous les soirs. La piscine est trop petite pour tant de personnes, comme presque toutes les autres piscines à Paris de 25m. Sa profondeur aussi est très faible: 80cm dans la partie la moins profonde, seulement 2m au plus profond. Il y a un petit bassin pour les enfants qui prend de la place et sert très peu par contre, je me demande pourquoi ne pas avoir fait un seul grand bassin… remarquez que j’aime bien y aller pour me détendre après avoir nagé, l’eau y est plus chaude, 32°C contre 28°C.
Enfin bref, on fait avec ce qu’on a! Cette piscine n’avait pas été conçue de toute façon comme un espace pour l’entraînement sportif, il faut bien le reconnaître, plus pour se détendre en milieu aquatique. C’est surtout le coté « plaisir » qui prime ici, avec cette vue sur la Seine et son toit ouvrant. Et oui, à la belle saison, le toit de la piscine peut s’ouvrir sur le ciel, pour se refermer automatiquement chaque soir. C’est vraiment un pur bonheur que de nager comme ça à l’air libre, avec la Seine pour décor. Mais j’ai quand même des doutes quand je vois que la capacité des bassins serait de 375 personnes avec le toit ouvert, ou de 250 personnes le toit fermé. Si tout le monde se repartit un peu partout, et surtout dans le petit bassin des enfants, peut-être, mais j’ai du mal à voir 250 personnes sur les 4 lignes de nage…
La Piscine Joséphine Baker possède tout de même des qualités, inhérentes à sa modernité, fort heureusement. L’eau par exemple, ne pique pas les yeux, il est loin le traitement que l’on avait au chlore qui donnait cette odeur de javel si caractéristique. Par contre, ce traitement à l’ozone ne donne pas une eau particulièrement claire, d’où certains commentaires mettant en doute l’hygiène de la piscine. Un autre reflet de sa modernité, c’est son accessibilité. Les personnes handicapées ne devraient pas avoir de mal à atteindre le bassin, avec une chaise de mise à l’eau et des accès spéciaux. Les vestiaires sont tout ce qu’il y a de plus classique, avec des casiers à clés que l’on porte en bracelet, il faut un euro pour s’en servir: on est un peu mal quand on oublie sa petite pièce… Particularité : les douches et vestiaires sont mixtes, mais pas de souci, il y a assez de cabines individuelles pour se changer.
La piscine dispose également d’un espace forme de 112m², pour faire de l’exercice, mais surtout de deux grands solariums, réservé aux clients: on peut caser jusqu’à 300 personnes, sur le solarium du toit de 590m². Au niveau du quai, un autre solarium de 500m², avec des parasols pour faire « Paris Plage »… Tout ceci serait parfait si je ne lisais pas dans les commentaires de sites spécialisés que le personnel de la piscine était imbuvable. Pour ma part, je n’ai rien remarqué de spécial, mais j’ai vu beaucoup d’usagers faire n’importe quoi… Peut être que pendant les nocturnes (mardi et jeudi jusqu’à 23h), les gens sont plus calmes, ainsi que les maître-nageurs, va savoir. En sortant, on apprécie les grands sèche-cheveux, bien pratiques pour ne pas ressortir les cheveux mouillés, surtout en hiver.
La petite note technique, au sujet de cette splendide piscine, localisée dans la Seine. Elle fait en tout 5600 tonnes, mais doit obéir à l’arrêté de mai 2002: elle doit être entièrement démontable, pour pouvoir la changer de place au besoin. Ce n’est rien d’autre qu’une très grosse péniche bien ancrée et amarrée, finalement. Mon seul véritable reproche à cette petite piscine, vous l’aurez compris, sont les gens, trop nombreux. Si vous avez la chance de pouvoir y aller aux heures creuses et que vous aimez nager, foncez!
Plutôt original et pour une fois pour cette été, ce ne serait de trop et très agréable en sirotant une bière.
Profitez d’une piscine flottante au bord des quais de seins, franchement une expérience à faire.
La semaine prochaine et j’y suis!
Laura.
Merci pour cet article très complet. Je faisais justement une visite guidées du quartier de Bercy la semaine dernière et depuis la passerelle qui relie le jardin de Bercy et la BNF nous avons bien vu la piscine en pleine activité d’ailleurs.
Etonnante cette législation imposant la démontabilité complète de la piscine, même pour un bâtiment public. On comprend mieux comment elle a pu passer à deux doigts de couler suite à ces incidents…
A bientôt,
Alexandre
cette piscine J.Baker deja fermee plusieurs mois fin 2010 est a nouveau arretee en cette rentree 2011 jusqu en novembre
un vrai scandale cet ouvrage, cette gestion et nos enfants qui n auront pas d activite pendant 2 mois
il faut bien que les prestataires fassent travailler leurs ouvriers
Je regrette à la vue du commentaire de Jérôme qu’apparemment la piscine soit régulièrement indisponible mais en tout cas je salue l’innovation. Après tout on trouve de la place où on peut.
Peu être des contraintes techniques un peu forte pèsent sur l’activité. Peu être cela permettra d’améliorer de futurs piscines basées sur ce modèle.
J’ai testé cette piscine en tant que nageuse de longueurs (j’utilise ce terme pour qualifier le fait d’aller à la piscine pour aligner les longueurs).
Elle est trop courte et pas assez profonde, sans compter le monde.
Je pense qu’elle n’est pas très adaptée pour la nage de longueur.
Elle devrait plus être tournée vers les loisirs, les cours collectifs ou individuels, la détente entre amis, mais surtout pas pour la nage de longueur.
Bonne continuation à cette piscine.
Pour moi la piscine Joséphine Baker est un des endroits que je préfère à Paris pour nager. Bon en même temps je vis à côté ! Mais très honnêtement vivre cela, à paris c’est formidable. J’y vais souvent après le boulot et l’impression est unique. Pas très loi, je conseille aussi l’historique piscine de la Butte-aux-Cailles. Merci pour ce chouette article, qui ne date pas d’hier mais toujours si frais.