Stationner à Paris : le parcmètre et l’horodateur
Tout le monde vous le dira, stationner à Paris, c’est l’enfer. Si on n’a pas une place de parking réservée (c’est-à-dire 60% de la totalité des places disponible dans Paris), il faut chercher une place disponible. Ah, inutile de chercher une place non payante parisienne parmi les 165000 places disponibles dans les rues, ça n’existe juste pas. Pour simplifier un peu la vie de tout le monde, on a introduit dans Paris (et pratiquement toutes les villes de ce monde…) un système de régulation du stationnement, j’ai nommé les mal aimés parcmètres et leurs amis horodateurs.
Tout d’abord, première nouvelle : il n’y a plus de parcmètres à Paris ! Ce qu’on appelle de parcmètre par abus de langage sont des horodateurs. Les parisiens l’ont pourtant vu arriver, ce nouveau venu dans les rues de la capitale. Au lieu de payer le parcmètre avec des pièces comme dans un album de Gaston Lagaffe, il faut aller chercher un ticket sur une machine au coin de la rue.
Elle est là la différence : un parcmètre est sur l’emplacement de stationnement, il indique combien de temps la voiture garée peut encore rester. L’horodateur lui, fournit un ticket à mettre dans la voiture, c’est ce ticket qui indique combien de temps la voiture peut rester stationnée à cet endroit.
La transformation des parcmètres (ou parcomètres) en horodateurs qui a eu lieu entre 2001 et 2006 est simple à comprendre : c’est moins cher. On met un horodateur ou deux dans une rue, au lieu d’un parcmètre par place de stationnement. Par contre, bonjour les ennuis pour l’utilisateur ! C’est déjà assez enquiquinant comme ça de payer pour stationner dans la rue, il faut encore courir après un horodateur qui fonctionne. L’autre truc bien contraignant des horodateurs, c’est l’impossibilité de pouvoir payer avec des pièces. Depuis février 2003, c’est devenu progressivement impossible à Paris. La raison invoquée à l’époque était la lutte contre le vandalisme des horodateurs. En effet, de nombreux gangs cassaient les horodateurs pour en récupérer les pièces, comme auparavant pour les cabines téléphoniques. Du coup, ni une ni deux, on retire les pièces, on ne paye plus que par carte ! Alors ça a provoqué quelques petits remous, l’opposition municipale tentant de faire pression pour qu’on revienne aux bons vieux horodateurs à pièces, soit disant parce que c’était illégal d’obliger à payer le stationnement sans pièces de monnaie. C’est bien sûr faux, vu qu’on peut acheter la carte de paiement avec des pièces.
Non, le vrai problème, c’est quand on revient d’un long voyage, et qu’on stationne dans Paris à 3h du matin : comment acheter cette foutue carte de paiement si on ne veut pas se prendre un pv d’une pervenche aimant faire du zèle ?
Il n’empêche que je comprends parfaitement la démarche du parcmètre / horodateur, qui vise à empêcher le squattage indécent des places de stationnement, permettant ainsi qu’une personne qui arrive en ville aie une chance un jour de trouver une place pour se garer à Paris provisoirement. Les rues n’ont pas des places à l’infini, et il faut bien « rationner » pour que tout le monde puisse se garer. Plus c’est difficile de se garer, plus le tarif sera cher : il ya trois zones de prix à Paris, allant du simple au triple. Le centre est donc la zone la plus chère, les arrondissements autour, les moins chers. Les résidents peuvent toutefois obtenir une carte pour avoir des tarifs préférentiels, et heureusement ! En plus, la limite de deux heures maximale de stationnement passe à 7 jours pour les résidents. Le vrai problème, c’est comme toujours la quantité effroyable de voitures que nous avons à Paris.
Pour la petite histoire, c’est en 1935 que furent inventés les parcmètres. Carlton Magee, employé de la chambre de commerce d’Oklahoma City, devait résoudre les problèmes de stationnement dans la ville. Il eu donc l’idée des parcmètres, pour empêcher les travailleurs de stationner leur voiture toute la journée dans les rues, ce qui ne laissait pas les touristes et autres personnes de passage la possibilité de trouver une place libre. Le premier parcmètre sera donc installé le 16 juillet 1935. Le système présente en plus le net avantage de rapporter des sous à la municipalité…
C’est la société Parkeon qui s’occupe des horodateurs parisiens. Fruit d’une collaboration de longue date, l’entreprise a son siège en France, et propose de nombreuses solutions avancées d’horodateurs : il y a toute une industrie ! Le futur nous réserve bien des surprises encore, et la Ville de Paris est bien décidée à simplifier le paiement du stationnement, avec des solutions de paiement par mobile par exemple. Pas seulement dans un but « altruiste » pensant aux pauvres usagers qui peinent à trouver un horodateur disponible, mais aussi dans le but de récupérer plus d’argent. Une majorité de parisiens ne se fatiguent même pas à payer leur place ou à mettre de l’argent dans le parcmètre – pardon, horodateur – préférant payer une éventuelle contravention, dont le montant n’est juste pas assez dissuasif (rassurez-vous, ça va changer…).
Pour 2011, Parkeon a prévu de changer les horodateurs de la zone centrale de Paris (la plus chère), afin de les équiper d’un lecteur de carte bancaire : on va enfin pouvoir payer par carte bancaire, plutôt que par la carte spéciale ! On peut également payer par « monéo »… enfin pour ceux qui disposent de cette option sur leur carte bancaire. Ces nouveaux horodateurs seront peut-être un peu plus aimés que les anciens, qui sont systématiquement vandalisés, tagués, comme on peut le voir sur les photos, très expressives de notre réalité parisienne.
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