Magazine sur Paris : Vivre Paris
Quand on est parisien, les informations sur la capitale, les lieux de sortie, les fêtes, les évènements sont légion. De nombreux guides sont toujours à disposition, que ce soit sur Internet ou dans de nombreuses revues. La télé nous matraque avec des pièces de théâtre, des spectacles, des expos et ainsi de suite. Mais au delà de ça, comment faire, si on est parisien, pour découvrir des endroits plus simples, moins surbondés d’exposition médiatique parce que plus discrets ou plus petits? J’ai découvert récemment un nouveau magazine sur Paris, qui se propose de nous faire « découvrir Paris comme on ne l’a jamais lu ». Tout un défi, voyons voir si les deux exemplaires que le rédac-chef m’a envoyé sont à la hauteur des prétentions affichées… Oui oui, n’allant que très rarement en kiosque, je dois remercier Thomas Le Gourrierec de m’avoir permis de découvrir son mag :)
Comme c’est un cadeau, je vais avoir du mal à être objectif vis-à-vis de « Vivre Paris », mais rassurez-vous, au pire, si vous vous faites arnaquer par mes commentaires trop lèche-bottes, vous n’aurez perdu que 5,95 euros pour un pavé de 164 pages. De plus, comme c’est un trimestriel, même l’abonnement ne vous serait pas trop cher. Allez, assez plaisanté, qu’est ce que « Vivre Paris » a dans le ventre?
Tout d’abord la première impression : c’est un magazine massif. Quand je disais que c’était un pavé, je ne plaisantais pas. Ce n’est pas plus mal, si le rythme de parution est trimestriel, ça nous donne le temps de lire! Je suis déjà abonné à plusieurs publications, et je suis toujours peiné de ne pas avoir le temps de tout lire. Ici, en trois mois, on a le temps de lire les articles sur Paris, qui sont foison. Le papier est de bonne facture, avec une couverture de luxe. dos carré collé, ça me change des vieux mags à agrafes et au papier tout fin. Vient le design. Alors là, des goûts et des couleurs. Personnellement, je suis pas appréciateur du design « massif », avec de grosses lettres noires sur fond blanc, et les effets de découpage, comme sur les lettre anonymes. C’est une ligne directrice du design, mais c’est, pour la ville de Paris, un peu à coté. Sans doute parce que l’idée que je me fais de Paris change un peu de la leur.
La volonté clairement affichée est d’en faire un magazine « urbain ». On va nous parler de street art, de jeunes, de sorties nocturnes, de fooding, d’expos. Bref, c’est un magazine principalement tourné vers la population active célibataire, pour faire court. Les photos y sont de très bonne facture, avec un bémol de temps en temps. Je prends en exemple la photo prise de nuit pour la couverture du numéro 1 : même si faire des photos longue exposition peut avoir un effet sympa, le flou et le grain qu’on trouve d’entrée de jeu sur la couverture est vraiment contre-productif. L’image ne pète pas, franchement. Il n’y a pas d’élément qui attire le regard de façon instantanée, ce qui, pour un magazine, n’est pas vraiment tip top, vu qu’il faut convaincre à l’étal du kiosque en moins de 5 secondes pour être acheté!
Mais je m’égare :D La mise en page est comme la couv : « urbaine ». Il y a des éléments de partout, avec beaucoup d’incrustations, des photos, des petits carrés de texte éparpillés, un air toujours de découpage et collage, aux couleurs très tranchées. Comme je l’ai dit, on aime ou on aime pas, j’ai pour ma part un peu de mal avec, c’est un style trop marqué. Mais il faut reconnaître qu’il y a un vrai travail de réflexion derrière, un enthousiasme qui plaît. Là où ça me gêne, c’est quand ça risque de devenir fouillis : il y a tellement, mais alors tellement de choses au cm² que j’ai du mal à savoir où donner de la tête. Ce magazine s’explore comme un souterrain labyrinthique : avec une torche et une boussole, petit à petit, pour ne pas se perdre. Vu que c’est un trimestriel, ce n’est même pas un problème : on lit un morceau ici aujourd’hui, un autre morceau là-bas dans deux semaines, on va le lire en diagonale aux toilettes ou alors un article en profondeur avant d’aller dormir. Bref, ce magazine a plusieurs sens de lecture.
Venons-en au principal, après le contenant, le contenu. De quoi peut bien parler un magazine dédié aux parisiens? Tout d’abord, il aurait fallu savoir qui sont les parisiens! C’est une population hétérogène, aux multiples facettes et avec de très grandes différences entre les quartiers. Nous sommes dans la même ville, mais entre une personne âgée du 16ème arrondissement et un jeune maghrébin de Belleville, il doit y avoir autant de différences qu’entre le jour et la nuit. Du coup, j’ai l’impression que ce magazine tente de s’adresser un peu à tout le monde, mais au final, on se retrouve principalement avec un style pour bobos parisiens. Oui je sais, tout le monde connait les bobos, mais personne n’en est un. C’est toujours l’autre, à commencer par moi-même. Suis-je péjoratif? En fait, pas du tout, il y a mille et une astuces ou d’anecdotes dans ce magazine. Même si certains sujets vont m’agacer, d’autres vont me ravir.
Plusieurs lectures, plusieurs façons de le lire, mais donc plusieurs sujets, plusieurs publics. J’ai apprécié par exemple les portraits de parisiens. Pratique pour découvrir des gens, mais qu’ils soient parisiens ou pas ne change pas grand chose. Je serais tenté de dire qu’un bon portrait de parisien, ce n’est pas que celui qui dit aimer sa ville, mais aussi celui qui la déteste, ou, comme une bonne partie de ma famille, ceux qui ont été obligés de quitter Paris, à cause de la frénésie immobilière de ces dernières années. En plus de parler des bons plans et autres sujets frivoles de Paris (ce que recherche le provincial bobo en mal de soirées qui bougent), « Vivre Paris » pourrait également faire des articles de fond qui concernent vraiment les parisiens. Mais je suis trop sérieux comme gars, je l’avoue, et « Vivre Paris » doit être vu comme étant plutôt un mag pour des gens qui veulent s’amuser. Rien de plus. On ne vous parlera pas du caca par terre, des parcmètres, de la circulation automobile ou des loyers faramineux. Ou du moins, pas encore.
Un article sur les musiciens du métro? Normalement dans mon esprit, je vois un pauvre gars avec une trompette et une sono pourrie qui me tabasse les oreilles de bon matin, et qui par dessus le marché me demande du fric. Avec le mag, on va plutôt nous parler des bons musiciens que l’on peut rencontrer un samedi après-midi à Châtelet. C’est tellement plus poétique. C’est aussi Paris! Mais pas que. J’apprécie la façon d’écrire, très personnelle et fluide à lire.
En bref, c’est un magazine épais, avec de nombreux contenus, variés et bien écrits, avec assez pour que tout le monde y trouve au moins un bon truc. Si j’ai une sainte horreur du concept « fooding » (page 46 du numéro 1 <_< ), j’aime beaucoup l’article sur le créateur des marionnettes des Galeries Lafayette! Si vous avez envie de découvrir Paris pour vous amuser, allez-y! Le Paris insolite y fait la part belle, et les petites anecdotes également (savez-vous pourquoi on appelle un policier, un « poulet » ? :) ).
site du magazine : vivreparis.fr, mais on y trouve pas encore grand chose, on voit que c’est le début. Bon courage les gars!
L’attaché de presse de Vivre Paris à quelque peu raté le coche enfin moi je dis ça je dis rien !
Bonne plume qu’on trouve içi ;) je vais continuer de découvrir « le blog de Paris »