Faire pipi à Paris : les toilettes publiques parisiennes, les sanisettes

Vous avez sûrement remarqué, en marchant dans les rues de Paris que les toilettes publiques de parisiennes sont en train de changer ! Cet élément essentiel pour nos vessies un peu trop chargées, sauveur de bien de personnes en difficultés est ainsi en pleine rénovation depuis mars 2009. C’est une heureuse alternative aux bars et cafés, où il faut obligatoirement consommer pour avoir accès aux toilettes, même si je sais rarement où est ce qu’il y en a à portée, à part dans mon quartier… ce qui est totalement inutile, vu que du coup je vais à la maison pour assouvir mon besoin de me soulager. Je m’aperçois ainsi que je n’ai jamais eu besoin de les utiliser !

Nouvelles toilettes publiques, très jolies en plus d’être fonctionnelles!

Nouvelles toilettes publiques, très jolies en plus d’être fonctionnelles!

Anciennes toilettes, datant des années 1980

Anciennes toilettes, datant des années 1980

Boutons pour accéder aux anciennes toilettes, progressivement remplacées.

Boutons pour accéder aux anciennes toilettes, progressivement remplacées.

Bouton pour ouvrir la porte des toilettes, accessibles aux handicapés.

Bouton pour ouvrir la porte des toilettes, accessibles aux handicapés.

Intérieur des toilettes, avec la cuvette, le lavabo, le miroir... tout est nickel.

Intérieur des toilettes, avec la cuvette, le lavabo, le miroir... tout est nickel.

L'électricité des toilettes est obtenue uniquement à partir d'énergies renouvelables.

L'électricité des toilettes est obtenue uniquement à partir d'énergies renouvelables.

La première question que je me suis posé en voyant ces nouvelles toilettes publiques : pourquoi changer quelque chose de relativement récent ? On espère que ce n’est pas qu’à cause de l’esthétisme, au vu du prix que le remplacement intégral des 400 sanisettes parisiennes engendre aux comptes de la Mairie. En fait, la raison est toute simple, et je n’y avais tout simplement pas pensé : elles sont désormais accessibles aux personnes handicapées.

Les nouvelles toilettes permettent à tout le monde d’y accéder, y compris en fauteuil roulant. Les anciens défauts des « chiottes publiques » ont été corrigés. Désormais, c’est écrit en braille, il y a des instructions sonores disponibles avec un bouton à l’entrée, l’espace est large, et tout est très propre : le lavage est ici automatique, que ce soit la cuvette ou le sol, après chaque utilisation des toilettes. Les angoisses de rester coincé à l’intérieur n’ont plus de raison d’être : on peut maintenant ouvrir manuellement la porte.

Histoire des toilettes publiques à Paris

Elles sont apparues en 1834, sous la volonté énergique du préfet de la Seine, le comte Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau. C’est ce préfet qui précéda les grands travaux du baron Hausmann, avec notamment la percée des Champs Elysées. Mais l’opposition n’avait rien de mieux à faire que de critiquer gratuitement, et Rambuteau fut moqué pour ses « pissotières », et autres mots plus ou moins issus de l’argot, les 478 premiers urinoirs publics de la ville de Paris.

C’est sans doute injuste envers Rambuteau, qui était surtout convaincu par les théories hygiénistes, d’où provient sa devise : « de l’eau, de l’air, de l’ombre » : il fallait donc nettoyer Paris, afin d’éviter les maladies. La grande épidémie de cholera qui ravagea Paris en 1832 était encore très présente dans les mémoires parisiennes.

Ces premières toilettes furent officiellement nommées « colonne vespasienne », en souvenir des premières vespasiennes de l’empereur Romain Vespasien, qui installa les premières toilettes publiques à Rome presque deux millénaires plus tôt. De ces premières toilettes, destinées aux hommes, qui ne servaient qu’à uriner, il n’en reste plus qu’un exemplaire, boulevard Arago.

Pendant de nombreuses années, ces urinoirs avaient très mauvaise réputation à Paris. On n’y venait pas qu’uriner, et les odeurs pestilentielles ainsi que les rencontres n’incitaient pas à venir se soulager en toute innocence.

Le Conseil de Paris vota la fin de la gratuité des toilettes publiques le 28 janvier 1980. Les premières sanisettes commencent ainsi à être construites, et peuvent enfin être utilisées par des femmes. JC Decaux passe un contrat de concession avec la Mairie de Paris en 1991. Ces contrats de concession sont à renouveler périodiquement, occasion permettant à la Mairie de renégocier les conditions contractuelles. C’est ce qui a permis de passer à la gratuité sur l’ensemble des toilettes publiques de Paris le 15 février 2006.

Design des toilettes publiques

L’édicule (petit édifice public) est inspiré de l’arbre, et a entièrement pensé d’un point de vue écologie et accessibilité. C’est Patrick Jouin, célèbre designer parisien, et un habitué du design urbain chez JC Decaux, qui nous a réalisé ces, il faut le dire, très jolies toilettes. On lui devait déjà le Vélib, qui du point de vue esthétique, sont également très réussis, en plus d’être fonctionnels. Du grand Design.

Les toilettes utilisent l’eau de pluie, et consomment 30% d’eau en moins que les anciens modèles. Fabriquées en matériaux recyclables, tout le confort est là : toilettes chauffées, miroir, sèche-main, distributeur de papier. Il n’y a pas à dire, ça change des anciennes toilettes, et finalement, le changement qui me semblait un peu inutile au départ devient une évidence. Les anciennes toilettes publiques avaient tout de même bientôt 30 ans !

Sur la porte, on peut voir 4 voyants lumineux : « en service », « occupé », « en lavage » et « hors service ». Tout est écrit en 3 langues : français bien sûr, mais aussi anglais et espagnol. Sinon, il est interdit d’y rentrer à deux (ce que les prostituées de mon quartier ont l’habitude de faire avec des clients…), interdit d’y fumer, et surtout, interdit d’y rester plus de 20 minutes ! Il faut bien laisser la place aux autres personnes ayant des envies pressantes, ce qui interdit le squat, devenu malheureusement habituel, par des SDF.


8 commentaires pour "Faire pipi à Paris : les toilettes publiques parisiennes, les sanisettes"

  1. neiba dit :

    lol :D
    Super article \o/

  2. Selig dit :

    Perso moi ces sanisettes me font peur et ne sont pas toujours très propres et odorantes.
    j’ai en revanche découvert à Paris, PointWC c’est payant 1€ :-( par contre c’est nikel et design et le top c’est que c’est nettoyer par une personne après chaque personnes!!!
    il y en a au printemps Haussmann et au carrousel du Louvre et on m’a dit sur les champs Elysees aussi!!

  3. Totolarico dit :

    Impossible de trouver un plan complet de ces indispensables édicules. La mairie n’en a jamais fait, ni Decaux. Incompréhensible…

  4. Pithou dit :

    En fait (d’après mes nombreuses observations) ces lieux étant fréquentés à 90% par des individus appartenant au sexe masculin qui y vont pour environ 80% y déposer une obole liquide il eut été moins coûteux (mais moins technique, ce qui réjouit moins l’âme simple des « décideurs ») d’installer des simples urinoirs. Munis en guise de zone d’action une plaque, au choix, de métal ou de céramique largement humidifiée – une pissoire donc – répartis largement sur le territoire communal en utilisant de préférence les lieux utilisés sauvagement. Les « édicules Decaux » pourraient ainsi être réservés à ceux et surtout celles qui en font un usage approprié.

  5. guillemot dit :

    un plan avec leur situation aurait été le bienvenu.

  6. Marc dit :

    Premier commentaire, ce qui est « bien »: elles existent et sont gratuites. Utilisation homme ou femme, ce n’est pas mal non plus… Mais alors, tout ce qui ne va pas, c’est légion ! Alors le plus important le « temps »… j’ai vu sur un autre site de la Ville de Paris que le « nettoyage » demandait 6 secondes. Faux ! Entre le temps où le « client » part, la porte qui se referme, le mécanisme se mette en route, le nettoyage, lavage, séchage, petit homme vert qui balaye, réouverture de la porte et client suivant: 2 minutes 15 ! Si l’on part du principe que le temps d’utilisation moyen à l’intérieur c’est 2 minutes 45 (faut faire vite !) cela fait 5 minutes par personne. Ingérable ! le 5ème qui attend (vu à la Butte Montmartre en bas du funiculaire), c’est 25 minutes d’attente… L’ingénieur qui a pondu ce système n’a du testé les lieux que dans un endroit désert de toute âme… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Je voyage beaucoup… A Bruxelles, Lausanne, Genève, une simple pissotière suffit à régler bien des problèmes avec une surface au sol occupée d’un m2 seulement… Et un coup de jet d’eau après ! Les sanisettes existent aussi pour les quelques cas restants… Et puis l’horaire ! passé 22H00 plus le droit de p…. ! On se retient toute la nuit ! Et je passe sur les « objets » découverts à l’intérieur et non éjectés par la mécanique: vieux journaux, un slip (et oui !), des excréments déposés à côté de la fenêtre de tir, des bouteilles, etc… Bien sûr, le personnel ne vient qu’une fois (tous les combien, déjà ?). Et je ne dis rien (ou presque) sur les 25% de HS au voyant rouge persistant quand justement on cherche un endroit en urgence ! Bref ! Ce n’est pas le bonheur absolu, loin de là… Et surtout, je crois le « temps » fou pour « passer » un autocar de touristes en dépôt au bord du trottoir (tour Eiffel). Une bonne partie de l’excursion y passe !

  7. nolliac dit :

    Pour ceux et celles qui font de longues heures de marche dans Paris, il existe une application pour smartphone qui est très pratique : « Toilettes à Paris ».
    Je l’utilise régulièrement et elle donne toute satisfaction

  8. michel dit :

    Temps d’attente beaucoup trop long!

    Tout a été dit par Marc dont j’approuve le commentaire.
    Personnellement, si 1 personne attend devant moi, j’attends . Sinon, je renonce d’office et vais dans un café pour boire un café et utiliser leurs toilettes.

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