20ème arrondissement : maisons de village à Paris
L’est parisien a toujours été beaucoup plus populaire que l’ouest parisien, on le sait. Il n’y a pas si longtemps que cela, les communes de Belleville ou de Charonne étaient connues pour leur coté rural, où les parisiens aisées aimaient venir prendre les airs de la campagne. Avec l’industrialisation massive française, de nombreux ouvriers sont venus s’installer dans ce qui est aujourd’hui le 20ème arrondissement, dans des logements plus ou moins de fortune. Mais cette urbanisation populaire, qui a plus ou moins échappé aux grands travaux du Baron Hausmann, a aussi conservé des îlots de verdure, un coté de petite ville de campagne, que nous pouvons encore découvrir aujourd’hui.
Avec la révolution de l’ascenseur, les riches habitants de l’ouest parisien reléguèrent les moins fortunés dans des quartiers périphériques. En effet, l’ascenseur permit aux classes aisées de s’approprier des étages élevés de leurs immeubles, autrefois réservés aux domestiques et autres travailleurs modestes. Nous retrouverons ainsi la classe populaire dans des maisonnettes construites avec des moyens modestes, ou entassée dans des immeubles loin des critères haussmanniens. Plusieurs programmes immobiliers ont visé à améliorer le quotidien des travailleurs de l’est parisien, comme ce fut le cas du quartier remarquable de la Campagne à Paris. Avec l’embourgeoisement progressif de Paris intramuros, ce qui était autrefois un arrondissement populaire réservé aux plus pauvres des parisiens devient aujourd’hui un quartier très prisé. En effet, qui ne rêve pas de vivre dans une maison individuelle en plein Paris ? D’avoir son propre petit jardin, d’habiter une rue calme, loin de l’agitation d’une grande ville, mais tout en conservant ses avantages ? Ce sont des lieux extraordinaires, le plus souvent accessibles au bout d’une impasse, des lieux cachés, qui conservent la mémoire des anciens villages parisiens.
L’architecture de ces maisons que je vous fais découvrir en photo respectent le plus souvent le coté « ambiance de petite ville », même les maisons plus modernes. C’est le cas notamment des nouveaux logements sociaux, bâtis sur des critères très loin des HLM des années 60. Si vous allez vous promener du coté de l’impasse Casteggio, vous y trouverez de jolies petites maisons modernes, respectueuses de l’esprit « village ». Personnellement, ça ne me dérangerait pas de vivre dans un HLM comme ça, bien au contraire ! D’autres maisons, plus anciennes, se laissent découvrir au bout d’une impasse, de ce que j’appelle de « ruelle », tellement ça me rappelle les ruelles d’un vieux village de province. Les maisons aux murs mitoyens, les petits jardins remplis de fleurs, le très peu de passage… c’est bien simple, on a l’impression de déranger, en venant dans de telles impasses, on sent bien le coté privé de ces endroits. Les belles maisons de l’est parisien sont pour la plupart cachées, loin des regards, derrière les façades des immeubles qui les entourent, accessibles via des impasses, ou, plus discrètes, après avoir traversé des cours d’immeubles.
En parlant de « regards », en se promenant dans les petites rues du 20ème arrondissement, on risque de se trouver nez à nez avec de curieuses constructions de pierre, présentes depuis plusieurs siècles, témoins du temps où Charonne, Belleville, n’étaient que des villages aux alentours de Paris. Ce sont les « regards », des constructions servant à vérifier les conduits d’eau provenant des sources aux alentours de Paris. Le regard Saint-Martin en est un bel exemple. Situé au 42 de la bien nommée « rue des Cascades », il permet toujours d’accéder aux canalisations des eaux de Belleville : l’eau était captée sur les pentes de la colline de Belleville. Lors des journées du patrimoine, on peut les visiter, et s’apercevoir que l’eau y coule toujours.
Les trois églises qui furent construites dans les années 1930 dans cette zone de Paris, à savoir Saint Jean-Bosco, Notre Dame des Otages et le Chœur Eucharistique de Jésus ont des architectures très différentes les unes des autres. Si Saint Jean-Bosco présente une architecture typiquement « moderne » des années 30, les deux autres églises ressemblent à s’y méprendre à des églises de village, qui sont je trouve totalement respectueuses des gens du quartier. Lorsque l’on habite dans une maisonnette fleurie, ou que l’on vient d’un village de province pour venir travailler à Paris, aller à la messe le dimanche dans une église comme celle-ci est une occasion joyeuse de sortir. Enfin je dis ça comme si c’était d’actualité, avec un brin de nostalgie de cette France catholique vieillissante, mais il faut avouer qu’une jolie église est un repos pour les yeux dans une ville bétonnée. Les ouvriers des années 1930 et 1940 devaient être bien contents de cette espace de culte, de ce moment de répit, le temps d’une messe, l’occasion de revoir les amis et d’aller au bistrot du coin raconter les déboires de la semaine.
C’est aussi très naturellement que l’on peut se retrouver avec de hauts lieux de l’histoire ouvrière française. Il ne faut donc jamais oublier qu’en plus d’être composé d’anciens villages ruraux, le 20ème arrondissement a été peuplé essentiellement d’ouvriers. Ce n’est donc pas étonnant de savoir qu’en 1946, la Confédération Nationale du Travail y est née, un syndicat anarchiste. Aujourd’hui, leurs locaux sont toujours présents rue des Vignoles, témoins du passé ouvrier parisien. Pour combien de temps encore ? Ce qui fait l’âme d’un lieu, se sont toujours les gens. En étant de plus en plus éloigné des ouvriers et de leurs lieux d’habitation, un syndicat anarchiste se vide peu à peu de sa substance, les personnes qui font vivre un quartier avec leur culture, leur mode de vie.
Aujourd’hui, les ouvriers sont remplacés par des personnes aisées, fuyant le Paris bourgeois des beaux quartiers du 16ème arrondissement ou le Paris touristique de Montmartre. Le coté populaire se perd, le coté tranquille reste, ou s’accentue. On est loin du temps d’Edith Piaf, ou des bandes de voyous qui sévissaient il y a quelques décennies : ce Paris n’existe plus, sans vraiment personne pour le regretter, à part quelques bobos qui ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. C’est clair que si dans mon article on remplace « quartier populaire » par « banlieue HLM », on comprend mieux pourquoi ce Paris a disparu…
Parisienne depuis 1983, étudiante à l’époque à l’école rue des petits Thouart habitant avenue Ledrurolin au 83 , j’y aller à pied par le faubourg st antoine, donc j’ai connue les artisans qui malheureusement ont ceder leurs biens à Habitat GAP et baracca…puis j’ai habité au 97 rue de Montreuil là j’ai mit au monde un petit parisien Amine et puis rue des Rondeaux, Ah que je garde un bon souvenir ave ma voisine et ma super copine Frédérique depuis Frédérique est allée vivre à Madrid puis Malaga, et moi je suis toujours là, mais j’ai bougé dan d’autres quartiers de ma ville ou je me sens un peu isolée ça va mes voisins d’en face me disent bonjour!.
La suite la suite la suite … à suivre
J’ai 66 ans, si vous aviez connu le 20e dans les années 50, c’était le paradis, avec 3 francs 6 sous on pouvait passer un jeudi après midi fantastique. J’ai vécu l’âge d’or de la vie à Paris, maintenant ???? !!!!
Jean-Pierre
bonjour, j’ai grandis, fais toute ma scolarité a paris 20ème! rien a voir avec le paris de maintenant… ou sont les maraichers? nos bons bouchers?les cinemas de quartier, le petit avron, le palais d’avron? meme les puces ne sont plus conviviales, ou est l’accordéon, les frites et saussices de la bonne vieille france? envolés….. par contre j’aimerai bien revoir comment c’etait au 88 de la rue des grands champs a paris 20 ème en 1950..si quelqu’un peus me repondre , merci.
bonjour! si quelqu’un me reconnait, S O S ! répondez moi…je suis allée à l’école au 9 rue de la plaine, ou etes vous toutes mes amies ?? j’ai habité au 88 rue des grands champs. les enfants Delettre corinne, philippe et fabrice.. andrée dupond, les labadie, josiane lafleche ,les soeurs rochefort,élise solbiati, stella, écrivez moi.cheval777@yaoo.fr. merci!
j’ai 67 ans, je suis allé à la communale de la rue pierre Foncin; j’étais enfant de chœur à l’église du chœur eucharistique de Jésus rue du lieutenant chauré avec Jean Paul Farré qui est devenu artiste comme le vingtième en a tant produit d’eddy Mitchel, chantal Goya qui habitait rue Pelleport, et bien d’autre. IL existait une véritable mixité sociale entre quartiers populaire et gens aisés. Le quartier c’était notre village et presque tous le monde se connaissait. Les petits cinémas de quartier existaient le » freber » devenu studio d’enregistrement, le Mambo le Gambette.Le partonage de la rue du retrait lui aussi diffusait de bons films pour pas cher. Malheureusement la pression immobilière a dértiut tous cela! mon quartier n’existe plus les petits bistrots ont fermé, de petites rues ont heureusement été sauvgardée comme le passage Boudin et la campagne à Paris.